Ambiance ambiance et petite voix du matin.

"Oh morning. Fucking morning. Why did you come so fast?"

9h51. Quelque part entre Bruxelles et Paris.

Ce qui est cool, c'est qu'il y a encore 1 mois, je n'étais même pas encore fixé quant à ma participation à EuropaVox. Et qu’à l’heure où je vous écris, alors que je devrais normalement être devant ma professeure à réciter l'histoire de l'Asie Contemporaine, je file à plus de 200 km/h en direction de Paris. C'est toujours le genre de truc rêvé qui fait plaisir! (Par contre les mecs, si vous pouviez m’envoyer les questions de votre examen, ça pourrait bien m’arranger !)
Ce qui est moins cool, c'est qu'il y a encore 1h, j'attendais sur le quai un métro qui ne voulait pas arriver et que j'étais persuadé de connaitre le premier pépin de mon aventure: rater mon train.

Rappel des faits: Moi je ne peux pas m'en empêcher, je dois pouvoir tout prévoir et tout contrôler. C'est comme ça, on ne me changera pas. Pour l'ambassadrice, ça semble être différent... Tout d'abord, j'ai pu constater ce matin qu'il s'agissait bel et bien d'une créature féminine. Non,ce n'est pas ce que vous pensez... C'est simplement qu'il y a encore quelques jours, elle m'annonçait qu'il ne fallait pas partir trop tard et bla bla bla... Et ce matin, moi je l'attendais mais elle n'arrivait pas. Je vais donc toquer chez elle, pour finalement entendre sa voix stridente m'annoncer "2 secondessssss".... Evidement, il fallait entendre par là " Je ne suis pas encore prête, attends encore 2/3 minutes". Je rentre chez moi, près à déjà l'abandonner...

Finalement, on se retrouve à temps dans le bus. On a quelques minutes pour discuter et pour rapidement me rendre compte que j’ai à faire à une ambassadrice… un peu particulière… Alors que de mon côté, j’ai mon carnet de bord avec toutes les infos utiles, les numéros des organisatrices, notre trajet en métro, mes billets de métro,… Elle, elle n’a rien du tout… c’est à peine si elle sait à quelle heure part notre train… et ça n’a pas l’air de la préoccuper… Bref : mon opposé. Heureusement, comme elle m’a annoncé qu’elle était malade dans les bus et qu’il y a 5h de bus qui nous attendent, je l’ai informé que je trouverai rapidement un autre pote ambassadeur…
On était pourtant bien dans les temps, il nous restait simplement à prendre le métro pour 4 arrêts… Mais apparemment, le destin ne voulait pas nous aider… On attend pendant plus de 10 minutes… toujours rien… Notre train part dans 10 minutes, il faut faire quelque chose et vite. Mais selon Julie « Le mieux, c’est d’attendre… il va bien arriver ». J’en suis pas convaincu et je lui propose la solution du taxi. Ça n’a pas l’aire de plaire à l’ambassadrice. Je lui explique donc que de payer chacun 5€ pour un taxi, c’est sans doute mieux que de devoir racheter des billets de Thalys à 50€. C’est parti, on quitte le quai en courant à la recherche d’un taxi… sauf que même dans un coin hyper fréquenté de la capitale de l’Europe, c’est impossible. On retourne donc sur le quai. Un métro est là. Rempli comme un bus indien… malheureusement, ici impossible de monter sur le toit. On s’entasse donc avec nos valises dans le premier wagon venu. Il est 9h02 nous reste 10 minute pour faire 4 arrêts et traverser la plus grande gare de Bruxelles. Il nous reste 4 minutes quand on arrive à la gare. La tension est à son comble. L’ambassadrice empreinte un chemin que je ne connais pas tout ça pour quoi ?! Pour trouver une boîte aux lettres !!! Y’a pas à dire, je vais m’amuser avec elle… On pique le sprint de notre vie, on traverse la gare et au bout d’une course de folie (d’office j’ai gagné !), on arrive, le Thalys est en marche et nous on saute à l’arrière et on s’agrippe. On monte sur le toit, on passe par une fenêtre et on y est !

Non, en fait, on arrive dans le Thalys et on aurait encore pu trainer pendant 2 minutes.

Bref, tout ça pour dire qu’1h plus tard, je ne m’en suis toujours pas remis. Je me sens mal, j’ai envie de vomir, j’ai le souffle coupé. L’ambassadrice, elle, avec son chapeau sur les genoux, est en train de dormir ; elle finit sa nuit et semble déjà avoir tout oublié.

Y’a pas à dire, l’aventure a bel et bien commencé !

Hi guys,

Bad news (or not) but with the fucking organisation of the festival i don't have acces to Internet. Voilà, on me l'avait promis, finalement rien du tout et c'est une grosse déception. Je n'ai donc pas les moyens de poster toutes les vidéos que je vous avais préparé. Too bad.
Je vais donc laisser ça de côté et simplement profiter, sans rien vous faire partager.

Vous étiez au moins deux à l’attendre, la voici enfin, la rencontre avec l’ambassadrice !

Ça se passe de la manière suivante : Je vais d’abord en repérage m’assurer qu’elle est bien chez elle et que je ne la dérangerais pas ; et j’y retourne 5 minutes plus tard, caméra à la main. L’exercice est nettement plus difficile qu’il n’en a l’air… une seule prise, beaucoup d’improvisation et pas de droit à l’erreur (enfin si, du droit à l’erreur mais qui ne peut être corrigé)… Heureusement je trouve le résultat final plutôt sympa. 

Assez parlé, place à la vidéo et à l’impératrice l’ambassadrice !

Prochain épisode dans quelques jours.

Mission diplomatique oblige, le travail d’ambassadeur n’est pas de tout repos.

Même si c’est vrai que sur papier c’est plutôt alléchant :

Départ en Thalys de Bruxelles le 28 mai au matin. Arrivée à Paris-Nord. Après avoir diné et fais les premières rencontres, départ en bus avec toutes les autres délégations européennes en direction de Clermont-Ferrand. Là-bas, nous sommes tous logés dans la même résidence dans des chambres individuelles avec salle de bain.

Pour le programme, l’organisation d’EuropaVoX nous l’a présenté comme tel : L’idée est que le matin, tu dormes, que l’aprem tu visites, fasses des conférences ou des interviews, et que la nuit ce sont les concerts et les aftershow privés qui t’attendent. Tu seras concrètement un journaliste du festival en interviewant des artistes et des professionnels de la musique ou en étant toi-même interviewer par la presse locale, nationale et les médias européens.

Le retour est prévu pour le lundi 1^er juin tard dans la soirée avec au programme un petit détour par Paris.

Ah ouais, et puisque le but du sujet était de montrer la dure réalité du travail d’ambassadeur, voici quelques exemples de mes douze travaux (ou presque) :

1)      Dans le cadre d’une expo qui sera en ligne sur www.europavox.com, je devais prendre une photo en haute définition de ce que je voyais de la fenêtre de ma chambre. Il faut dire que la vue de la fenêtre de ma chambre à Bruxelles est assez exceptionnelle (et vous comprendrez pourquoi je vis les rideaux fermés !).

Cette vue est d’autant plus intéressante quand elle est mise en contraste avec la vue de la fenêtre de ma chambre à la campagne. (où j’y suis une nuit sur dix).

2)      Il mettait demandé de faire une présentation de mon pays en 3-4 phrases qui sera publiée sur le site web. Tout ça en m’indiquant qu’un texte funky serait parfait ! Comme je n’aime pas trop le funk et que je préfère le cynisme, j’ai envoyé le texte suivant :

« Difficile d’imaginer qu’au début du 20^ième siècle la Belgique faisait partie des quelques grandes puissances économiques mondiales. Malheureusement, depuis quelques années, la Belgique est plutôt connue pour ses frasques politico-linguistiques. Bon, c’est vrai qu’il lui reste toujours sa charmante capitale, ses bières et ses chocolats ; et c’est déjà pas si mal. Mais à part ça, y’a un roi, un gouvernement (enfin je crois!), 3 langues, 10 millions d’habitants… et puis moi » 

3)      Quelques questions auxquelles il fallait répondre pour un journal local qui répond au doux nom de La Montagne : Comment la jeunesse de votre pays perçoit-elle l’Europe ? Quelle est la première chose que vous attendez de l’Europe ? Comment voudriez-vous que l’Europe évolue ? Dans quel pays européen aimeriez vous vivre, et pourquoi (en trois mots) ? (si vous voulez partager des points de vue là-dessus n’hésitez pas à le faire dans les commentaires)

4)     D’autres questionnaires sur la vision de l’Europe, sur les centres d’intérêts musicaux et culturels, sur le rapport à la lecture,…

Quand je vous disais que là-bas ce n’était pas uniquement la fiesta et que le boulot d’ambassadeur n’était pas de tout repos ! Bon j’avoue que pour moi, c’est ça le meilleur job du monde… inutile de courir au fin fond de l’Australie pour le trouver.

Prochain épisode : Je prends ma caméra et je vous emmène à la rencontre de l’ambassadrice belge !

Bien que la programmation du festival soit sensé s’étaler sur 5 jours, c’est véritablement le vendredi 29 mai que les choses sérieuses commencent… en douceur…

Commentaires: J’éviterais plus que probablement les têtes d’affiches britanniques que sont Charlie Wintson et Maximo Park (déjà vu en 2007), je retrouverais avec plaisir les joyeux lurons suédois d’I'm From Barcelona dont je n’ai pas encore eu l’occasion de voir la défense de leur surprenant second album sur scène. Suite à ses réactions bruxelloises lors des dernières Nuits Botanique, je boycotterai  l’homologue anglaise de Santogold, j’ai nommé la diva de The Cocknbullkid. Sans hésiter, j’assisterais au set de la troupe islandaise de Hjaltalin. Pour finir, j’irais trainer les pieds et des oreilles plus ou moins attentives devant tous les autres noms qui me sont pour le moment inconnus.  

Le samedi 30 mai, c’est certainement la soirée la plus intéressante du festival.

Commentaires: Bien que cela fasse plus d’un an que je le suive de très près, j’ai toujours raté l’occasion de le voir jouer. Mais cette fois-ci il ne peut plus m’échapper et sous aucun prétexte je ne manquerais la prestation de Get Well Soon. Auteur d’un premier album exceptionnel, ce jeune allemand, s’il est aussi bon qu’il l’a été à Bruxelles il y a quelques jours, devrait sans problèmes réussir à hypnotiser le public français…et européen. De la même manière, impossible de passer à côté de la jeune prodige autrichienne de Soap&Skin. Même si cela fera quand même la troisième fois, j’aurais du mal à résister à aller jeter un œil sur les anglais de Bloc Party.

Soirées à thèmes pour la dernière journée de festival. Avec au programme du dimanche 31 mai : 

Commentaires: Tout dépendra de l’ambiance et… de l’état de fatigue… Si tout va bien et que les européens sont en grande forme, j’irai certainement à la soirée electro assister au dj-set de Vitalic (déjà vu approximativement 1000fois) et à celui des norvégiens de Casiokids. Si par contre l’ambiance est plutôt au recueillement, je (re)savourerai volontiers les sonorités folks de Herman Dune et surtout celles de l’ami Emil, le suédois de Loney Dear. Tout ça, sans oublier qu’il m’est impensable de manquer le concert de Toy Fight dont le nouvel album paru sur City Slang est plutôt excellent et surtout que je n’ai pas tous les jours l’occasion de voir jouer ces français sur le plat pays qui est le mien… 

Constat de l'ambassadeur:  Une programmation intéressante, relativement light (ce qui est par ailleurs parfait pour assister au reste des festivités/activités), avec quelques grosses pointures (Bloc Party), quelques valeurs sûres (I'm from Barcelona, Get Well Soon, Toy Fight, Soap&Skin) et surtout avec un potentiel de découvertes très important. J'essayerai de vous ramener quelques trucs intéressants.

Comme vous pouvez vous en douter les magouilles sont monnaie courante dans ce genre de sélection. (Si si j’ai même des preuves à l’appuie !). Donc, malheureusement, la principale source de sélection reste d’avoir des bons contacts avec le média national qui s’occupe de la sélection. Pourtant, ce n’était pas mon cas. Je vais donc pouvoir vous détailler la recette de mon succès.

1)      Evidemment, vous devez être intéressé, motivé et super emballé. Vous devez aussi y voir une opportunité extraordinaire. C’était mon cas et je ne l’ai pas caché.

2)      Trouver une idée originale pour votre candidature. Je n’ai aucun don artistique particulier et je n’avais pas non plus envie de me casser la tête pendant plusieurs jours là-dessus. Alors, 5 minutes après avoir reçu le mail, je prends ma caméra-numérique qui traine sur mon bureau, je l’allume et j’improvise. C’était pour moi un moyen un peu original mais surtout direct et franc, il n’y a rien de préparé et c’est mon style particulier. En image et en son, ça donne ça : 

3)      Dans le même élan, vous écrivez une petite lettre de motivation. Elle n’est pas vraiment intéressante et elle reprend beaucoup d’élément déjà cités dans la vidéo. La voici :

Bonjour à tous,

Je m’appelle Thomas, j’ai 22 ans et je viens de recevoir le mail de Catherine concernant la représentation de la Belgique au festival Europavox. Alors oui, nos créations sont à envoyer avant le 24 avril mais pourquoi attendre ? Rien de tel qu’un peu de spontanéité. Ainsi, avant d’écrire ce petit texte, j’ai instantanément tourné une petite vidéo que je vous fais parvenir. Par contre, j’ai fait ça tellement rapidement que j’ai sans doute oublié quelques détails. Les voici :

Tout d’abord, j’aimerai revenir sur mon parcours et surtout sur mon parcours musical. Pour mes études, il y a 5 ans, je suis arrivé à Bruxelles. Je suis entré peu à peu dans la sphère musicale avec tout d’abord quelques concerts au Botanique, à l’Ancienne Belgique ou au Recyclart. Puis, j’ai décidé de me lancer dans la création d’un webzine musical : ToX (http://tox.skynetblogs.be). Pendant près de deux ans, j’ai partagé avec des milliers de lecteurs, mes coups de cœur, mes concerts et mes aventures. Toujours avec un ton très personnel, parfois même un peu provocant ou rentre dedans. Ainsi, à partir de cette passion naissante pour la musique, j’ai chroniqué et assisté à une centaine de concerts. Toutes les bonnes choses ont une fin et il y a un an, j’ai laissé ToX de côté… pour mieux revenir quelques mois plus tard avec Listen2Fight (www.listen2fight.com), un projet que j’ai créé et mis sur pied avec l’aide de quelques chroniqueurs belges et français.

Tout ceci me permet d’être très familier avec à la fois le milieu musical mais aussi avec les nouvelles technologies, internet, le blogging ou encore avec ma dernière acquisition : une petite caméra numérique qui pourrait m’accompagner lors de ce séjour.

De plus, j’adore voyagé, j’adore l’aventure et partir quelques jours avec des gens qui je ne connais pas, cela risque d’être très enrichissant… très rock’n’roll aussi.  

Pour finir, comme je l’ai annoncé, je suis en dernière année d’étude et dans quelques mois, je rentre dans la vie active. Je risque donc de devoir mettre quelques uns de mes projets de côté… Assister à l’Europavox et y être l’un des deux ambassadeurs de la Belgique, c’est pour moi une occasion unique de concrétiser mes quelques années en tant que jeune chroniqueur rock et de me rappeler tous les bons souvenirs qui vont avec.

Bref, vous l’aurez sans doute compris, c’est un projet qui m’emballe énormément et je serais vraiment très heureux d’y participer.

Je vous remercie,

Thomas W.

4)      Après coup seulement, vous recevez l’indication que votre présentation doit faire uniquement 50 mots ! Vous ne nous y conformez pas MAIS vous décidez quand même de mettre vos talents artistiques à rude épreuve. Vous prenez un indélébile et une feuille en carton, vous y notez 50 mots. Vous y ajoutez quelques formes et ça fait la tête d’un chien. On dirait l’œuvre d’un gosse de 5 ans, vous êtes dubitatif. Vous vous assoupissez sur votre lit. Vous sortez votre portable et vous prenez en un coup une photo à la luminosité plutôt bonne. Vous vous dites que ça fera l’affaire.

5)      Quelques heures plus tard, vous envoyez le tout à l’adresse indiquée : une vidéo, quelques mots et une photo.

6)      Vous laissez mijoter quelques longues semaines.

7)      Un mois plus tard, vous recevez la confirmation de votre sélection

Salut Thomas, Es-tu toujours dispo pour Europavox?

Si oui, c'est toi l'heureux élu. Une chouette aventure en perspective!!!!

8)      Vous vous organisez pour déplacer vos examens et vous vous réjouissez.

Voilà, le tour est joué !